Le Dégoût, le sans goût

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Georges Sebbag, Le Dégoût, le sans goût, Quando I, Le Soleil Noir, 188 p., 35 F.

Un journal dans lequel « le dégoût sème la révolte jusqu’en 1968. Le sans goût récolte l’indifférence surtout depuis 1970. »

Références

ill. J Benoît 1
ill. J Benoît 1

Anonyme, « Georges Sebbag, Le Dégoût, le sans goût », La Quinzaine littéraire, n° 254, 16 au 30 avril 1977.

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2

Le Dégoût, le sans goût, par Georges Sebbag, Paris, Le Soleil Noir.

« Mon ombre même ne me soutient pas… J’ai l’esprit vide. Les années vécues réduites à quoi ? à l’instant où je les envisage, les soupèse, les confond les unes avec les autres. » Chroniques et analyses enchevêtrées, où insistent quelques thèmes : dégoût, révolte, souvenir, indifférence – dans l’ordre des perceptions plus que dans celui, arrangé, de l’histoire : mais il y passe bien quelque chose de celle-ci, et pas seulement à travers les dates (1967-1972).

Références

Ill. J Benoît 2
Ill. J Benoît 2

Anonyme, « Le Dégoût, le sans goût, par Georges Sebbag », rubrique « Vient de paraître / Mémoires », Psychologie, n° 95, décembre 1977.

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3

Georges Sebbag, Le Dégoût, le sans goût, ill. de Jean Benoît, 22 x 14, 192 p., coll. « Quando », 1, 1977, Le Soleil Noir, 35 F.

Ce journal, dont la rédaction va de 1967 il 1972, est issu d’un tranquille emportement, d’une parole libérée par le spectacle quotidien de la société au travail dans nos vies, dans nos gestes, dans tous les lieux qu’elle remplit, là où souvent on ne sait pas la voir. Il mêle les réflexions amères et critiques au son d’une poésie de la déception. Il ne rapporte ni événements ni anecdotes, mais se livre tout entier il cette sensation qu’il s’attache à faire ressortir dans notre époque : celle du dégoût, puis du sans goût. Avant 68, le dégoût incite à la révolte ; depuis 70, le sans goût domine. Sans goût veut dire, par exemple, qu’on n’ose plus goûter ou jouir, que tout est farce sombre – c’est la mort de la révolution (qui est d’abord révolte), où nous ancre notre masochisme. Le discours politique est ici refusé : Sebbag fait (et nous invite à faire) seulement le discours de ses propres expériences : non pas un récit militant, mais quelque chose sans queue ni tête, « inexistant, très abstrait, désespéré, puant la mort, limpide ». Après un premier texte qui vise les charlatans de la parole et de pouvoir, les intellectuels, c’est à tous les gestes quotidiens que s’en prend l’auteur, fouillant la solitude de l’individu, le vide de la réalité, le monde mort déserté par la passion.

Références

Anonyme, « Georges Sebbag, Le Dégoût, le sans goût », Bulletin critique du livre français, janvier 1978.

Le livre est recommandé aux « lecteurs avertis ».